Encore trop de bureaux vides à Bruxelles

La dernière édition de l’observatoire des bureaux est sortie récemment. Elle contient quelques conclusions intéressantes :

1. La rénovation du parc de bureaux se maintient : 237.847m² ont été rénovés en 2012.

2. Les conversions de bureaux atteignent un pic jamais atteint jusqu’à présent, surtout en faveur du logement : 128.220 m². Ces conversions se trouvent pour la première fois de façon importante dans les zones de concentration des bureaux. Même le Pentagone ou le quartier européen sont concernés par le phénomène. La conversion touche également des immeubles de grande taille.

3. Comme lors de la précédente édition de l’observatoire, la construction de nouveaux bureaux reste limitée.

Il y a donc une tendance très intéressante et qui s’amplifie de reconversion de bureaux dans d’autres fonctions et d’une diminution de la construction de bureaux neufs. Ce sont deux excellentes nouvelles pour résorber quelque peu l’énorme quantité de bureaux vides dans notre région. Nous parlons encore de plus d’un million de mètres carrés disponibles, sans compter la périphérie où le taux de vacances est très élevé et qui fait pression à la baisse sur les prix des bureaux à Bruxelles.

J’ai donc interpellé notre Ministre-Président à ce sujet le 22 janvier en commission aménagement du territoire. Je voulais savoir quels instruments allaient être mis en place pour accompagner et appuyer le mouvement afin de s’assurer qu’il ne soit pas mis à mal par de nouveaux projets pharaoniques de bureaux : le projet urbain loi (PUL) sur la rue de la Loi, la tour Victor près de la gare du midi, l’ancienne cité administrative de l’Etat sur le boulevard Pacheco, Up-site en bord de canal,… Ces bureaux neufs, aux dernières normes de sécurité et de confort, risque de rendre moins attractives les reconversions pour les entrepreneurs. De même, surtout dans le quartier européen où la vacance des bureaux est élevée, 263.000 m² de logements sont encore utilisés par des bureaux. Il serait intéressant d’encourager leur reconversion – facile – en logements. Finalement, étant donné que les immeubles de bureaux deviennent obsolètes au bout de 20 ans, il faudrait exiger la possibilité de reconversion dès l’étude des permis pour la construction de bureaux neufs. Les immeubles profonds avec peu de cages d’escaliers et d’ascenseurs sont difficilement convertissables en logements familiaux.

Par la réponse de M. Vervoort, j’ai heureusement pu constater qu’il saluait également l’évolution positive mis en évidence par l’observatoire. Malheureusement, il semble s’appuyer uniquement sur la régulation du marché pour que la tendance continue. Pour lui, étant donné que le logement est actuellement plus rentable que les bureaux, la tendance se poursuivra.

J’aimerais pouvoir être aussi confiante mais étant donné l’enjeu, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de juste faire le pari. Résorber le million de mètres carrés vacants n’est pas une mince affaire et ne peut pas être laissé qu’au seul marché. La reconversion est vraiment une solution avantageuse. D’une part parce qu’il y a trop de bureaux vides à Bruxelles. D’autre part parce que les immeubles de bureaux vides se dégradent rapidement, de l’intérieur et de l’extérieur et deviennent des chancres urbains pas souhaitables dans notre ville. Finalement, parce que nous sommes face à une crise de logement mais aussi d’infrastructures en tout genre et notre Région ne peut pas s’étendre géographiquement. La ville doit donc se reconstruire sur elle-même. Il serait donc souhaitable d’appuyer le mouvement de reconversion et de s’assurer qu’il perdure, au-delà des aléas du marché.

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