Le logement ne doit pas être un luxe pour les Bruxellois

La commission du Logement s’est réunie le mardi 17 novembre. J’en ai profité pour interroger le secrétaire d’Etat sur les pistes à l’étude pour l’encadrement des loyers. Le logement devenant très cher sur l’ensemble du territoire régional, les pouvoirs publics doivent absolument se montrer proactifs en la matière. Le logement doit être rendu accessible à tous.

A l’ordre du jour de la commission : de nombreuses interpellations au secrétaire d’Etat en charge du Logement, Christos Doulkeridis. Des interpellations concernant l’utilisation du solde des fonds structurels pour rénover du logement social, concernant l’avenir du système de l’allocation-loyer, ou bien encore concernant la mise en œuvre d’une politique d’encadrement des loyers.

J’ai profité de cette dernière interpellation posée avec crainte par Vincent de Wolf (MR), pour rappeler au Secrétaire d’Etat les immenses difficultés que rencontrent aujourd’hui beaucoup de Bruxellois pour se loger. Au niveau de la politique du logement les pouvoirs publics bruxellois doivent se montrer plus que jamais volontaires et proactifs. Les défis sont si énormes qu’un maximum de chantiers à tous les niveaux doit être ouvert de toute urgence.

Les spécificités de la Région Bruxelloise en matière de logement sont nombreuses. Si seulement 32% des Belges à l’échelon national louent le logement qu’ils occupent, ce chiffre s’élève à 60% en Région Bruxelloise. Cela produit un grave effet pervers au quotidien : une dépendance matérielle forte à l’évolution des loyers.

En outre, dans aucune autre région du pays, la part du revenu alloué au logement est si élevé. En effet, 56% des Bruxellois consacrent 41% de leurs revenus pour se loger. Cela n’est pas normal. Consacrer autant de moyens pour se loger décemment, c’est immanquablement renoncer à d’autres dépenses dans son quotidien. Selon Ecolo, il est inacceptable que les Bruxellois soient obligés de faire des coupes sèches pour la culture, le sport, l’éducation, voire même l’alimentation.

Si la situation est si compliquée à Bruxelles, c’est que l’offre de logements sur le marché demeure faible par rapport à une demande toujours plus élevée. Cette demande ne devrait en outre pas diminuer. Bien au contraire. La Région Bruxelloise est dynamique démographiquement : la natalité y est élevée, et l’immigration forte. A en croire même le Bureau du Plan, nous devrions passer de 1.030.00 habitants en 2007 à plus de 1.200.000 en 2020. Une croissance unique pour une ville européenne aujourd’hui. Mais ce qui est positif pour l’économie et le rayonnement l’est moins dans d’autres domaines. La situation du logement à Bruxelles devrait en effet en être que plus compliquée.

Malheureusement peu de leviers sur lesquels jouer existent pour améliorer cette situation inquiétante. L’augmentation des moyens des ménages, la production de plus de logements sociaux, et la régulation du marché locatif privé, sont des pistes vers lesquelles il faut continuer à aller. Tout comme le soutien aux Bruxellois dans l’accession à la propriété. Le différentiel vis-à-vis des deux autres régions n’est pas acceptable. En outre, plus les Bruxellois seront propriétaires de leurs logements, plus ils seront fixés durablement sur le territoire régional, ce dont Bruxelles a besoin.

La régulation du marché locatif privé, à la différence de Vincent de Wolf, est à mon sens une des solutions les plus prometteuses. Ecolo soutient fortement l’encadrement des loyers mais ceci dans une approche différenciée par quartier.

Le secrétaire d’Etat Christos Doulkeridis, dans la réponse qu’il m’a faite par après, a clairement déclaré prendre toute la mesure des difficultés et des enjeux du logement dans la Région Bruxelloise. Il s’est par ailleurs clairement prononcé en faveur des différentes pistes évoquées.