Ne pas oublier

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Suivi de la mission officielle de la délégation de parlementaires belges qui s’est rendue à Bogota du 18 au 22 février 2005 pour Ingrid Betancourt et les 3.000 otages détenus en Colombie.

Cela fait trois ans, depuis le 23 février 2005, qu’Ingrid Betancourt, candidate aux élections présidentielles colombiennes de 2002, est détenue par les Farc (Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes).

 

L’action politique d’Ingrid Betancourt a dès le début été marquée par sa lutte courageuse contre les narcotrafiquants et par sa détermination à faire de son pays un Etat de Droit à part entière : « Je ne me résignerai pas. J’irai jusqu’au bout, contre la corruption, contre la mainmise de la mafia sur les institutions, sur la démocratie, jusqu’au bout », écrivait-elle, à l’époque. « La Colombie, le peuple colombien, a aujourd’hui le sentiment d’être impuissant face à ces élus corrompus qui, sous prétexte de prendre en main son destin, le lui ont confisqué. J’envisage de démontrer aux Colombiens que ça n’est pas une fatalité, qu’on peut faire de la politique autrement, et notamment se faire élire honnêtement. Je veux dire : sans acheter qui que ce soit et sans se mettre en vente ».

 

Depuis lors, sa famille relaie courageusement son combat tout en réclamant un échange humanitaire de prisonniers (otages contre prisonniers Farc) prévu par la Convention de Genève, seule solution que les proches des otages entrevoient pour faciliter la libération des leurs. Et Juan Carlos Lecompte, époux d’Ingrid Betancourt, d’écrire sur le sujet : « Je sais que je lutterai pour la signature d’un accord humanitaire permettant le retour dans leur foyer de centaines de personnes séquestrées. Ingrid et elles trouveront en moi un ardent défenseur de leur cause, un combattant fermement engagé pour leur libération. La guérilla est assurément responsable de sa séquestration et toute la faute lui en incombe, mais le gouvernement détient les clés de sa possible libération, et il ne fait rien pour l’obtenir. La guérilla et le gouvernement sont toutes deux à l’origine de la douleur du peuple colombien. Tous deux sont coupables de notre malheur(…). L’accord humanitaire est une concession que l’on accorde à la vie. L’accord humanitaire est un acte de grandeur », (in « Au nom d’Ingrid », p. 219).

 

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Plus que jamais décidée à soutenir Ingrid Betancourt, une délégation de parlementaires belges, membres du réseau européen de « Femmes pour Ingrid et les autres », composée de Karine LALIEUX, Députée PS; Mesdames Joëlle MILQUET, Députée et présidente du cdH ; Marie NAGY, Députée Ecolo; Christine DEFRAIGNE, Chef de groupe MR ; Hilde DIERICKX, Députée VLD; Fauzaya TALHAOUI, Sénatrice SPA-SPIRIT ; Joëlle KAPOMPOLE, Sénatrice PS et Laima ANDRIKIENNE, Députée européenne lituanienne PPE-DE (Commission Droits de l’Homme) s’est rendue à Bogota, du 18 au 21 février dernier.

 

L’objectif de la délégation, outre le fait de venir exprimer aux autorités colombiennes leur inquiétude relative à la situation des otages, était de démontrer tout l’intérêt de la Communauté internationale et notamment de la Communauté européenne pour la Colombie mais aussi surtout pour la problématique des otages, des personnes déplacées, des personnes menacées (syndicats, membre des réseaux associatifs,…) et, plus généralement, de la situation des Droits de l’Homme.

 

La délégation avait, à cet effet, rencontré :

 

Monsieur Dr Juan Pedro Schaerer, Directeur du Comité international de la Croix Rouge ; Monsieur Juan Carlos Monjes et Madame Iliana Valina, Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme ; Son Excellence l’Ambassadeur, Jean-Luc Bodson ; Monsieur German Navas Talero, Président du Comité des Droits de l’Homme de la Chambre ; Madame Patricia Villaveces et Madame Lucia Gomez de l’ONG de soutien aux familles des otages ‘Pais Libre’ ; le Vice-premier Ministre de la Justice, Mario Iguaran ; la mère d’Ingrid Betancourt et de Clara Rojas : Mesdames Yolanda Pulecio et Rojas ; des représentants des familles des otages, de l’Eglise, du monde syndical, du monde associatif colombien, du maire de Bogota, Monsieur Garzon ainsi que Monsieur le Vice-Président Francisco Santos.

 

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De retour en Belgique, la volonté de la délégation fut, plus que jamais, de sensibiliser l’opinion publique belge, européenne et internationale à la situation des otages en Colombie, de tout mettre en œuvre pour que d’autres délégations se succèdent et que la pression de la communauté internationale ne faiblisse pas et d’éviter la banalisation et l’indifférence à l’égard des otages qu’il s’agisse d’Ingrid Betancourt ou des autres.

 

Dès leur retour, un rapport circonstancié et un compte rendu des audiences effectuées à Bogota a été rédigé et remis aux autorités belges.

 

Dès leur retour, les parlementaires ont pris les initiatives idoines en vue d’assurer un suivi de leur mission le plus effectif qui soit :

 

« Pour que l’on oublie pas » et pour profiter de la présence en Belgique de Juan Carlos Lecompte, époux d’Ingrid Betancourt, les parlementaires belges ont organisé les événements suivants :

 

Une rencontre entre la délégation et Monsieur Juan Carlos Lecompte au Parlement fédéral. Monsieur Lecompte s’est enquis du voyage de la délégation, des résultats de la mission et a fait part de ses appréciations (01/03);
La participation à la conférence « Les droits humains en Colombie » organisée à l’ULB par Amnesty-Belgique et le Comité de soutien à Ingrid Betancourt. Les parlementaires ont pu expliquer au public les résultats de leur mission à Bogota (01/03);
Afin de débloquer des budgets en vue du soutien aux associations colombiennes locales et de permettre la mise sur pied d’un processus de dialogue durable, furent également organisées :

 

Une entrevue avec Madame Laurette Onkelinx, Ministre de la Justice. La délégation lui a remis un rapport de la mission (02/03);
Une réunion avec Monsieur Karel De Gucht, Ministre des Affaires Etrangères. La délégation lui remit également son rapport (02/03) ;
Une rencontre avec Madame Marie-Dominique Simonet, Ministre en charge des Relations internationales à la Communauté française (02/03).
 

Un entretien avec Monsieur Didier Donfut, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes est prévu le mardi 22 mars.
Par ailleurs, en vue de sensibiliser davantage encore l’Union européenne quant à la situation colombienne et d’accroître le rôle qu’elle pourrait jouer dans la résolution du conflit, une rencontre avec Monsieur Louis Michel, Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, a été organisée. Une seconde entrevue de suivi est également prévue au mois d’avril.

 

La délégation de parlementaires et Monsieur Juan Carlos Lecompte ont aussi rencontré Monsieur Jean-Claude Juncker, Président du Conseil européen, ce lundi 21 mars.

 

 

A ce jour, les demandes de la délégation ont déjà débouché sur des actions importantes :

 

Premièrement, une Déclaration relative à la Colombie et à la problématique du conflit armé aura lieu à la prochaines session de l’Assemblée des Nations Unies sur les Droits de l’Homme, à Genève, au courant du mois d’avril.

 

Deuxièmement, le Ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht a officiellement demandé une réunion de la COLAQ (Commission en charge des Affaires latino-américaines au Ministère des Affaires étrangères) afin de mettre la Colombie à l’ordre du jour et discuter d’une éventuelle conditionnalité de l’aide européenne à la Colombie.

 

 

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Enfin, c’est avec plaisir que Monsieur Freddy Thielemans, Bourgmestre de la Ville de Bruxelles ; Messieurs Bertin Mampaka et Henri Simons, Echevins de la Ville de Bruxelles et la délégation de parlementaires vous convient le mardi 22 mars à 11h Place de Brouckère (Hôtel Continental) pour le déploiement officiel de l’affiche à l’effigie d’Ingrid Betancourt en présence de sa famille, de sympathisants et de la presse.

Une réception suivra à l’Hôtel de Ville de Bruxelles à 12h.

 

 

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« Plus qu’un otage, Ingrid Betancourt est désormais un symbole, celui de la privation de la liberté de plus de 3.000 otages détenus dans la jungle colombienne, celui de tous les otages utilisés de plus en plus dans le monde  comme objets de revendications politiques ou  économiques, celui des conflits armés face auxquels la communauté internationale est dramatiquement impuissante et qui déciment des milliers de familles dans une indifférence tout aussi assassine , celui de la défense des fondements mêmes de nos démocraties ».

 

 

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