Des centres commerciaux comme s’il en pleuvait…

La question des centres commerciaux à Bruxelles a été abordée ce mardi 8 juin au cours de la Commission Aménagement du territoire, que je préside.

Saviez-vous que lorsqu’on additionne les divers projets d’aménagement de centres commerciaux (Uplace Machelen, Heysel, Just under the sky, Tour & Taxis), on obtient pas moins de 248.449 m² de surfaces commerciales et 324.251 m² de surfaces de bureaux sur plan ? Et l’ensemble de ces projets prend place dans le nord de Bruxelles ou dans le territoire avoisinant…

Cette course effrénée sur un même territoire géographique me pose question. Mais cela interpelle aussi la CSC-ACV Région bruxelloise, l’ACV zone Halle Vilvoorde, Interenvironnement Bruxelles, Brusselse Raad voor het Leefmilieu et UNIZO régions Bruxelles et Brabant flamand. Ces derniers se sont par ailleurs réunis et formés une plate-forme interrégionale.

Interrogé, le Ministre-Président de la région bruxelloise justifie la concentration des projets d’aménagement de centres commerciaux dans le Nord de Bruxelles suite à l’intérêt qu’y gagneraient les habitants. En effet, ceux-ci dépassent une temporalité de 30 minutes pour se rendre sur un lieu de shopping.

Mais cela ne va-t-il pas avoir un impact négatif sur les autres zones commerciales, telle que la rue Neuve ? La qualité de la vie risque de baisser et l’image de Bruxelles se détériorer… Il est plus que nécessaire de continuer à investir dans l’hyper-centre. Selon Picqué, il existerait de la place pour y investir mais aussi pour développer d’autres projets.

La mixité des fonctions dans le tissu urbain semble dès lors un objectif que je partage avec la plate-forme interrégionale. Mais rien n’est moins sûr quant à son obtention. Le sujet évoqué reçoit la réponse s’y souvent reprise : l’étude est en cours d’élaboration…

La mobilité n’a pas plus de chance quand elle est abordée. « Pré-étude, en cours d’élaboration,… » Cependant, les projets, eux, avancent à toute allure. Cela voudrait-il dire que nous n’aurons des transports en commun qu’avec un retard de 10 ans sur l’inauguration des nouveaux shopping centers ?

Le fait que les critères pour accepter un projet d’implantation de centres commerciaux se fondent sur l’aménagement du territoire et non plus sur une base socio-économique n’aide pas, c’est certain ! Depuis la « funeste » directive Bolkenstein, la régulation n’est pas toujours à l’ordre du jour.

Ma demande de vision globale est évidemment partagée par la plate-forme mais aussi par le Ministre-Président. Mais cette concertation devra, selon moi, être accompagnée d’une priorisation.

Temporellement, l’ensemble des projets en cours sortiront de terre au même moment. Aujourd’hui, je me demande si la Ville aura le temps d’absorber tous ces centres ? Sans compter que le mode de consommation qui est promu par ce type de commerce est basé sur l’accès en voiture et une consommation toujours accrue de biens bien loin des préoccupations du mieux et moins acheter des écologistes.