La police quitte l’Amigo pour un nouveau et coûteux commissariat central dans l’ancien siège de Dexia.

La majorité PS/MR se lance dans l’achat rénovation lourde d’un nouveau Commissariat Central pour le compte de la Zone de Police Bruxelles-Capitale-Ixelles.

 

Il s’agit de l’ancien siège de Dexia situé rue de la Banque, près de la Cathédrale St Michel. Les futurs espaces disponibles devraient permettre de rassembler les services centraux de la police situés dans différents bâtiments dont celui de l’Amigo, rue Marché au Charbon. L’immeuble « de Ligne » est destiné à devenir le commissariat central.

 

La Ville a approuvé le 19 octobre 2016 la transaction relative à l’acquisition de l’immeuble « de Ligne », situé rue de la Banque, 2-8, proposé par la société anonyme Brussels Urban Invest, rachetée par le groupe Ghelamco le 1er décembre 2015.

 

Pour la majorité PS/MR, l’achat de ce bâtiment, d’une superficie de 33.000 m² et de 25.000 m² en sous-sol (200 places de parking), s’inscrit dans le cadre de la réforme de la territorialité de la police. La Ville a signé le compromis de vente le 5 février 2016 pour 27,5 millions d’euros et le Collège a estimé les travaux à 95 millions d’euros, pour l’adapter aux besoins de la police. 3 millions sont déjà prévus pour le désamiantage et autres travaux préparatoires. Au final le coût par m2 reviendrait à 3,700 euros, ce qui se situé plutôt dans une fourchette de prix élevée.

 

La Ville fait valoir l’existence d’un permis d’urbanisme pour ce projet, qui la dispenserait d’un demander un nouveau. Le permis en question date de 2011 et prévoyait des parkings, du bureaux et des logements.

 

En Conseil de Police ce 25 octobre, j’ai interrogé le Bourgmestre sur l’état de la question, le coût final estimé de l’opération et la répartition des coûts entre la commune d’Ixelles et la Ville de Bruxelles partenaires au sein de la Zone de Police.

 

Le Bourgmestre a précisé dans sa réponse, que le coût final pour la Ville n’est pas encore connu. En effet le Collège doit encore déterminer quel type de marché sera mis en œuvre pour la « rénovation lourde du bâtiment » : un marché de promotion, un partenariat public privé de type DBFM (Design, Build, Finance, Maintain) ou une autre formule intermédiaire. Le coût et l’étalement de celui-ci dans le temps dépendront de la formule choisie. Par ailleurs et cela mérite débat, le Collège compte vendre une série de bâtiments dont celui du Marché au Charbon pour financer l’opération. Je reviendrai dans un autre article sur cette question.

 

Les représentants d’Ixelles auront obtenu que le montant que la commune paye à la Zone de Police reste inchangé et que l’intégralité du coût de ce nouveau commissariat central soit à charge de la Ville de Bruxelles.

 

Au nom du groupe Ecolo-Groen de la zone, je m’interrogeais dans l’hypothèse où l’Amigo ferme sur l’attention portée au public : il serait impossible de demander aux habitants ou visiteurs d’aller porter plainte le soir rue de la Banque, un lieu fort isolé. Le Bourgmestre nous a informé qu’un commissariat « de quartier » centre-ville était envisagé à l’arrière du « Grétry »  dans le cadre du projet Crystal Palace.*[1]

 

La présente législature à la Ville de Bruxelles sera marquée par d’importants investissements immobiliers. Outre le nouveau Centre administratif dans l’emplacement de l’actuel « Parking 58 », qui représente un investissement de 135 millions d’euros, le futur stade sur le parking C qui coûtera plus de 120 millions d’euros à la Ville (valeur 2015), ainsi que les 80 millions que coûtera à la Ville le parking souterrain, et l’investissement de 165 millions pour NEO. Au total c’est plus de 600 millions d’euros qui seront dépensés dans les investissements immobiliers.

 

La majorité PS/MR n’a pas qu’une brique dans le ventre, elle a carrément la fièvre immobilière. Les investissements importants, sans plan financier et sans échéancier budgétaire précis vont amener nos concitoyens à payer des lourdes charges dans les années à venir. Nous avons à tout le moins droit à une certaine transparence, parce qu’il ne faut pas compter sur la tutelle régionale pour mesurer réellement la charge et les implications légales et financière, mon constat est qu’elle est parfaitement dépassée.

 

[1] La reconstruction d’une aile à front de boulevard de l’immeuble d’appartements dit Grétry entre la rue de la Vierge Noire et le Boulevard Anspach.