Le Programme de politique générale de la nouvelle majorité à la Ville de Bruxelles: « Tout et son contraire »

On vit une époque formidable. C’est presque nouvel-an, tout le monde s’envoie des voeux, c’est le temps des bonnes résolutions.

Mais pour certains, c’est apparemment aussi le temps des belles promesses.

Et avec cet accord de majorité, l’on a battu les records. Un accord de majorité qui n’est guère plus qu’un panachage des tracts électoraux des différents partis qui ont circulé (y compris ceux d’Ecolo), mais écrémés de toute position susceptible d’être connotée de façon trop idéologique.

Le résultat est un accord de majorité qui part dans toutes les directions – il faut croire que c’est le reflet des tendances opposées qui se retrouvent dans l’actuelle majorité artificielle : des annonces généralistes et non-inspirées, sans aucune proposition réaliste concrète et évidemment plein de contradictions, détachées de la réalité du terrain.

Pour dissimuler ce manque d’entente au sein de la majorité et d’engagement et une vision fixée sur le court terme, l’on n’a pas hésité à rechauffer des initiatives existantes.

Bref : c’est le retour en arrière, on assiste à l’abandon du projet progressiste.

En matière de logement

Ainsi, en matière de logement – LE sujet brûlant d’aujourd’hui – la déclaration ne donne pas de réponse aux questions que les Bruxelloises et Bruxellois se posent et sont en droit de se poser : des questions qui tournent autour des thèmes de la dualisation croissante de la Ville, de la gentrification et de la mixité sociale.

Quelle sera la volonté de la Ville en matière de :

· l’utilisation des charges d’urbanisme ?
· la ré-introduction du logement dans les quartiers monofonctionnels?
· le type de logement social qui sera créé (de grands ensembles       comme le Plan Régional de Logement propose; ou de plus petites unités dispersées dans la Ville et notamment dans les quartiers où il en existe traditionnellement moins ?)

Et surtout rien sur les moyens qui seront mis en oeuvre pour réaliser ces belles promesses.

Ce manque de positionnement laisse craindre que c’est le retour de l’Ancien Régime, l’abandon des politiques d’urbanisme et de logement pro-actives et le retour au temps où ce sont les promoteurs privés qui font la Ville, au lieu des pouvoirs publics.

« Produire 1.000 logements publics supplémentaires, répartis de manière équilibrée entre social, moyen, libre et conventionné » :

Faut-il donc comprendre que la majorité ne souhaite créer que 250 logements sociaux sur une période de 6 ans ?

Ce n’est pas très ambitieux si on tient compte du contexte de pénurie actuel (15.000 demandes selon l’aveu du bourgmestre lors de la présentation à la presse de l’accord de majorité). Si on tient compte de la dynamique immobilière qui a été lancée ces dernières années, on peut même parler d’une régression. Et est-ce de la tâche de la Ville de surfer sur la conjoncture et de créer du logement libre ? On est en droit de se poser la question.

On parle de « Prendre les mesures nécessaires afin que la rénovation du bâti ne chassent pas les habitants. » Comment ? Le CDH est-il favorable à intervenir auprès de la Région pour demander le blocage des loyers et des allocations-loyer ?

Nous pensons en tout cas que c’est urgent.

En matière de développement économique

La majorité est apparemment d’avis que l’image de Bruxelles ne sert qu’à son développement économique et a donc rélégué la « politique touristique dynamique » dans ce chapitre.

Ce n’est pas ça que les habitants attendent.

Pour ECOLO, créer de l’activité économique et commerciale au niveau local est essentiel pour garantir une Ville et des quartiers qui vivent. La commune joue un rôle fondamental et elle doit garantir l’attractivité de ses quartiers.

·          En pérennisant les lieux de participation tels que la Commission Consultative des Commerçants et en développant des lieux de participation des commerçants à l’intérieur des noyaux Atrium, de manière à ce que Ville, commerçants, artisans et PME concilient leurs demandes et leurs exigences et créent une dynamique commune profitable à tous.
·          En valorisant les commerces de qualité par des actions collectives de promotion (brochures, affiches, site internet,…) et en favorisant la qualité des devantures, enseignes, présentoirs, terrasses…
·          En créant un Atrium, une association de développement commercial pour les quartiers De Wand et Neder-Over-Heembeek

En matière de sécurité

Dans ce chapitre composé de slogans (« Installer 100 à 150 caméras supplémentaires » !), on assiste à une véritable démission du pouvoir politique.

« Mettre en place des bornes d’appel devant tous les commissariats avant fin 2007 » : il faut lire qu’on poursuit la fermeture des commissariats !
Il faut différencier le sentiment d’insécurité et l’insécurité. Le sentiment d’insécurité peut être traité en partie au niveau communal (nettoyage des rues, lutte contre les tags, éclairage public, présence policière…), mais des solutions plus globales doivent être trouvées face à des facteurs tels que la mondialisation, le chômage, le manque de moyens attribués à l’éducation et la formation, les mouvements migratoires,…
Notre volonté d’écologistes est de rendre la ville à tout le monde par la rénovation de l’espace public, par le choix d’autres mobilités, par l’amélioration du cadre de vie, par le choix d’une société multiculturelle assumant sa mixité sociale mais aussi par une police de proximité plus efficace.

« Une ville propre, belle, conviviale et mobile »

Le titre fait craindre le pire et en effet :

En matière de propreté

La politique de propreté sera basée sur la répression des actes de malpropreté, la lutte contre les déjections canines en réprimant les maîtres indélicat : on oublie donc la sensibilisation et l’éducation.

Et sur des propositions semblant irréalistes : « Nettoyer à l’eau  » et « Organiser au moins une fois tous les deux mois le ramassage des encombrants ».

En matière d’urbanisme et d’environnement

L’urbanisme sera désormais basée sur le court terme.

Pour preuve : l’engagement de la majorité de promouvoir des constructions HQE mais « sans augmentation du coût prohibitif ».

A une époque où les citoyens prennent massivement conscience des problèmes environnementaux et notamment du rechauffement climatique, envoient sans cesse des signes envers les pouvoirs publics qu’il est urgent de prendre des mesures volontaristes, le Collège de la Capitale prend une attitude laxiste et axée sur le court-terme.

Sur son patrimoine immobilier, la Ville doit

·          intégrer les principes de la construction (ou rénovation) durable : privilégier les matériaux bio et durables (bois à la place du PVC, peintures bio, isolants de qualité, matériaux recyclés…).

·          Utiliser des techniques respectueuses de l’environnement (toitures vertes, récupération de l’eau de pluie, réduction et tri des déchets y compris sur chantier, chauffes-eau solaires, ampoules à faible consommation …).

·          Concevoir durablement les nouveaux logements sociaux dans le respect de ces mêmes principes.

Contrairement à ce que le titre laisse supposer, le sous-chapitre « Une planification ambitieuse » se limite à la zone du canal et propose d’aménager de nouveaux points de passage entre les deux rives et de développer le projet de piscine à ciel ouvert.

Quid du BILC et du transport des marchandises ? Du quartier européen et de la place Schumann ? Du plateau du Heysel ? De la gare de formation de Schaerbeek ? Tant de questions et si peu de réponses.

La Ville propose aussi de « Suivre l’élaboration du schéma directeur de la zone de Tour et Taxis » et de « Réfléchir à la transformation progressive de la zone industrielle (…) en une zone mixte d’entreprises tertiaires (…), de logements et de loisirs ».

C’est significatif : en suivant et en réfléchissant, la Ville se positionne clairement comme étant à la manoeuvre…

En matière de mobilité, des travaux publics

On semble assister en direct à un dialogue surréaliste entre les deux camps opposés qui composent la majorité:

« La Ville ne peut pas seulement être réservée à ceux qui possèdent des moyens motorisés individuels de transport. Elle ne doit pas non plus devenir une vitrine touristique ou patrimoniale sans faciltés pour les déplacements quotidiens. »

On veut tout et son contraire.

La majorité propose également de ne rien faire en matière de stationnement résidentiel en voirie, mais bien de « Développer les espaces piétonniers permanents dans la Ville » : Où ? Rien sur le destin de la zone confort.

Nous nous interrogeons également sur le sérieux de propositions comme celle de créer des nouveaux parkings souterrains autour du Pentagone. C’est un effet d’annonce car vous savez que les budgets sont inexistants.

Enfin, nous étions heureux d’apprendre qu’on amménagera enfin une vraie place publique au Sablon ! Ou pas ? Car seulement si on peut étendre la capacité du parking Poelaert (même si celui-ci est largement sous-occupé) sous la rue Allard … Autant dire que ça n’arrivera pas donc.
Le Conseil Communal de Bruxelles Ville a adopté lundi l’Agenda 21. Cet instrument est issu du premier sommet de la Terre en 1992. Il mérite d’être connu et diffusé. Il s’agit de mesures pour réduire l’impact environnemental des entités locales. La Ville de Bruxelles, de par sa population, de par son budget et par l’importance de son administration se devait d’avoir cet outil d’action et d’évaluation qu’est l’Agenda 21.

Dès 1995, la Ville est signataire de la Charte d’Aalborg, on sent bien l’influence des écologistes. La Ville a par ailleurs menées de politiques d’amélioration de l’environnement, que ce soit la réduction de la publicité dans la Ville, la création du service d’éco-conseil où l’action de revitalisation durable du Pentagone, le développement durable n’est pas un axe nouveau.

Paradoxalement alors que le document met l’accent sur la participation des citoyens à la démarche Agenda 21, il ne présente pas de manière concrète comment la population pourra participer. En ce qui concerne la participation au document nous avons vu qu’il s’est agit de quelques séances d’information entre 2005 et 2006 et que par la suite il n’en a plus eu. Il s’agit sans doute d’une des grandes faiblesses de la démarche du collège. De manière générale aussi les objectifs sont souvent peu précis, et il n’y a pas d’information sur la situation existante. Les données de départ, les objectifs précis ainsi que les délais doivent être données pour permettre justement l’évaluation de la mise en œuvre. Enfin il est a remarquer qu’aucune des actions proposées n’est budgétisée. Impossible de mesurer l’engagement réel de la Ville dans l’Agenda 21.

L’Agenda 21, peut être amélioré par l’organisation de rencontres thématiques pour assurer la participation des citoyens et la modification si nécessaire des objectifs et des actions; par des précisions sur les objectifs à atteindre et leurs délais de réalisation, par d’un budget concernant chaque objectif et action et par une comptabilité énergétique. Ces documents seraient mis à jour chaque année et communiqués au Conseil Communal et un débat sur le sujet devrait être organisé.
L’attention du Collège lors de cette adoption était ailleurs, Justine Henin venait faire une démonstration sur la Grande Place… on a donc commencé avec 30 minutes de retard et ensuite il y avait la question concernant la situation du Préfet de Jacqmain, l’Hôtel de Ville s’est animé des personnes qui le soutenaient. Donc l’échevin de l’Environnement et le Bourgmestre ont répondu à la va vite, en indiquant d’ailleurs qu’ils ne pouvaient répondre à certaines des questions posées. Débat raté!!

 
Le prochain Conseil Communal aura lieu le 22 septembre.

J’interrogerai le Collège sur les mesures qu’il a prises ou qu’il compte prendre pour relayer auprès de la poste, les inquiétudes des habitants devant la fermeture prochaine des bureaux dans les Marolles, à Heder-Over-Heembeek et à Haren.

CONSEIL COMMUNAL ONLINE PLAISIRS D’HIVER…MAIS PAS TOUJOURS POUR LES RIVERAINS

Une de mes questions lors du Conseil Communal du 23 novembre  portait sur un sujet sur lequel j’ai déjà eu l’occasion d’aborder, la réduction des désagréments provoqués par « Plaisirs d’Hiver »  pour les habitants du Centre et pour la circulation des transports publics.  La réponse fut  positive : des précisions m’ont été données sur la zone de stationnement réservée aux riverains et sur  la campagne de communication  sensée  inciter les visiteurs à utiliser davantage les transports publics pour se rendre à « Plaisirs d’Hiver ». Pour autant, à retenir peu de réponses concrètes dans les mesures de dissuasion pour les gens venant dans le centre-ville en voiture. Le Collège retient toutefois une idée que j’ai défendue, au nom du groupe Ecolo  ; à savoir l’idée d’un « ticket conjoint » parking et métro à la station Arts-Loi . Cela  éviterait à des nombreux visiteurs de rentrer dans le centre en voiture, et partant de là limiterait les nuisances. Malheureusement cette mesure ne pourrait  rentrer en vigueur que l’année prochaine. Pour l’amélioration de la circulation des bus  pas d’action réelle en vue non plus. Pourtant cela  coûte cher à la Stib et fait perdre leur temps aux usagers.  Enfin des instructions auraient été données, dès cette année cette fois, à la Police pour lutter contre le stationnement sauvage qui met en danger les piétons et cyclistes. «  Plaisirs d’Hiver » doit être la fête  pour tous…

 

J’ai également interrogé l’Echevine en charge du site internet de la Ville, Karine Lalieux .  Ma question a porté sur l’information des habitants via ce site en ce qui concerne les débats du Conseil Communal : les échevins rendent compte de leur travail en répondant aux questions des conseillers communaux. Dans d’autres villes ou au  Parlement fédéral et au Parlement régional,  on dispose très  facilement de ces informations. Toutefois la réponse de l’Echevine a été positive : elle nous a annoncé que très bientôt des informations sur les conseillers communaux (adresse e-mail par exemple) se retrouveront sur le site. Ce sera également le cas pour le compte-rendu des débats (avec l’ensemble des questions et des réponses). Je me suis permise tout de même de suggérer que les délais pour obtenir les comptes-rendus des débats, soient  limités à 8 ou 15 jours pour garder l’intérêt de l’actualité politique, mais là-dessus le Collège n’a pas pris de réel engagement.

 

D’autre points ont évidement été abordés. La place me manque pour les détailler ici. A cette fin l’ordre du jour du Conseil Communal peut être consulté sur le site de la Ville.

 

Le groupe Ecolo du Conseil Communal est composé de  Zoubida Jellab , Catherine Lemaître et moi-même. Nous sommes à votre disposition Le groupe Ecolo du Conseil Communal est composé de  Zoubida Jellab , Catherine Lemaître et moi-même. Nous sommes à votre disposition