L’enlèvement par la Ville de Bruxelles du portrait géant d’Ingrid Betancourt à la place de Brouckère

Monsieur le Bourgmestre,

Vous avez procédé, en 2005, à l’inauguration d’un portrait géant d’Ingrid Bétancourt, sur la façade de l’immeuble dit « Continental » situé à la place de Brouckère et appartenant à la Ville de Bruxelles et cela en collaboration avec les Comités de soutien à Ingrid Betancourt et à la mission des femmes parlementaires en Colombie, dont Madame Milquet, Lalieux et moi-même faisions partie.

Par ce geste hautement symbolique, la Ville a voulu soutenir les actions pour la libération d’Ingrid Betancourt, nommée Citoyenne d’honneur par ce Conseil immédiatement après son enlèvement par les FARC en 2002, et honorerson combat en faveur de l’instauration d’une vraie démocratie en Colombie, un combat pour plus de justice sociale et contre la corruption.

A cette occasion, vous avez vous-même rappelé l’urgente nécessité de résoudre le problème des 3.000 otages colombiens par des voies pacifiques, dans un accord humanitaire entre les parties concernées.

Aussi, je m’étonne que vous ayez, quelques semaines à peine après l’installation de la nouvelle majorité, abandonné cette action de soutien et procédé à l’enlèvement du portrait, sans explication, sans raisons apparentes, et, sauf erreur de ma part, sans concertation avec la famille ou les comités de soutien.

La cérémonie d’inauguration s’était déroulée en présence de Juan Carlos Lecompte, le mari d’Ingrid Betancourt, et de nombreuses personnalités politiques, notamment les membres de la délégation de femmes parlementaires des partis démocratiques qui s’était rendue peu de temps auparavant à Bogota.

Je m’étonne d’autant plus de l’initiative de la Ville que nous retrouvons aujourd’hui deux membres de cette délégation parlementaire au sein de votre Collège, en tant qu’échevines.

Je n’ose croire que la Ville de Bruxelles, au moment où nous nous apprêtons à commémorer, le 23 février prochain, le cinquième anniversaire de l’enlèvement d’Ingrid Bétancourt, a purement et simplement abandonné cette action hautement symbolique et importante, pour la famille, pour les comités de soutien et pour les hommes et les femmes qui soutiennent le combat d’Ingrid Betancourt.

Marie Nagy,
Conseillère Communale
Députée