Friche Josaphat : préserver un équilibre obtenu suite à un processus démocratique.

La démocratie ne consiste pas à l’emporter sur le point de vue de l’autre. La démocratie suppose d’être capable d’entendre les arguments de l’autre et de les intégrer dans une solution co-construite et délibérée. Si la posture actuelle de certains est le tout ou rien alors effectivement nous sommes devant une impasse dommageable.

Je m’explique, le projet de PAD Josaphat initial était un mauvais projet : trop dense, trop peu attentif à la préservation de la biodiversité et n’incluant pas suffisamment les enjeux de mobilité.

Il était prévu de construire sur la partie de Josaphat, qui nous occupe aujourd’hui, la partie est laissée en friche, quelque 1600 logements. La déclaration politique de majorité, l’enquête publique, la mobilisation des associations et les avis de la commune de Schaerbeek notamment, ont amené une modification du programme et le projet aujord’hui porte sur la construction de 509 logements dont 52% de logement public social. Par ailleurs 2/3 de la friche sont sauvegardés, 1/3 en parc et 1/3 sanctuarisé pour la biodiversité.

C’est une évolution qu’il faut saluer. Par ailleurs les 509 familles qui y trouveront un logement bénéficieront des normes du « référentiel quartier durable » de Bruxelles Environnement. Au même titre que Fribourg en Allemagne, Bruxelles pourrait se targuer de l’exemplarité de ce développement urbanistique.

Précisons aussi qu’il s’agit d’un terrain public et que c’est le secteur public qui est à la manœuvre, avec un financement de la Région pour l’achat de ce terrain il y a quelques années. De l’argent de chacun des bruxelloises et des bruxellois.

Il me semble alors que ce compromis est défendable au nom de la possibilité de permettre à des jeunes ménages, des familles et des personnes isolées d’accéder à un logement extrêmement qualitatif dans un eco-quartier offrant une haute qualité de vie et conforme à toutes les normes d’un urbanisme durable de pointe et qui plus est sanctuarisant 2/3 de la friche actuelle dont 1/3 entièrement consacrée à la biodiversité.

Faut-il considérer dès lors que la seule solution viable est celle qui défend un point de vue, celui essentiel de la préservation de la biodiversité en ville ? Ou comme moi considérer que le droit à l’habitat de qualité doit aussi être rencontré dans un projet public qui finalement trouve une excellence dans sa qualité sociale et durable ? Ma réponse est claire je choisis, inspirée par Edgar Morin, la complexité d’une solution qui est inclusive de deux enjeux majeurs pour la ville.