Le Plan Urbain Loi : les questions restent

Il y a trois mois de cela, j’avais déjà interrogé le Ministre-Président en charge de l’Aménagement du Territoire sur la possibilité d’articuler dans le schéma directeur européen la partie concernée par le Plan Urbain Loi avec le reste des quartiers concernés par le schéma directeur pour le Quartier Européen. Et cela dans un objectif de protection du logement dans les quartiers environnants et notamment le Quartier des Squares.

Pour rappel ce PUL, impulsé par le Ministre Picqué, est un projet sur la rue de la Loi articulé autour de trois immenses tours de bureaux pour la Commission Européenne. Le projet prévoit des modifications dans l’utilisation des parcelles, certaines vouées à être construites avec des gabarits plus imposants qu’aujourd’hui, d’autre se retrouvant soit dans des zones à la surface plus réduite, soit carrément non constructibles. L’enjeu de ce plan étant de dire que les différents propriétaires s’entendent entre eux pour « mutualiser » les gains et les pertes de rentabilité. Pour cela, il faut « inventer » des mécanismes juridiques à mettre en œuvre.

Au cours de la Commission Aménagement du Territoire de ce mercredi 14 juillet, j’ai, cette fois, demandé si la forme juridique de la mise en œuvre du Plan Urbain Loi avait enfin été définie. Le projet sera présenté, normalement, en septembre, me répond-t-on…

Dans sa réponse, le Ministre nous a informé que des réunions ont été organisées avec les propriétaires avec pour but de les amener à participer à la définition d’un mécanisme permettant que les plus-values dégagées sur certaines parcelles puissent être partagées par d’autres. D’après le Ministre-Président, ces contacts ont été positifs. Faut-il rappeler pourtant que lors de la réunion de la commission de concertation pour la demande d’un immeuble introduit par le groupe Aténor, nous avions assisté à une discussion très houleuse du demandeur, par avocat interposé, avec le propriétaire de la parcelle voisine, sur les droits et contraintes pour chacun eu égard à la demande en cours et au projet de PUL. Ces échanges ne laissent pas présager qu’un mécanisme sera trouvé si facilement.

Sur la question également de la conversion de 30% des bureaux quittés par la Commission en logement, il n’y a, à ce stade, que des hypothèses, soit via la réalisation d’un plan particulier d’affectation, rien de concret encore.

Au niveau de la mobilité, le manque de moyens financiers est dénoncé par le Ministre-Président. Il évoque, dès lors, l’étude de différentes pistes. A moyen terme, le trafic du rond point Schuman serait supprimé à condition d’une automatisation du métro. En ce qui concerne le long terme, les réflexions n’en sont qu’aux esquisses ! Or ce projet pourrait à lui seul représenter une partie importante des budgets que le fédéral octroierait à Bruxelles, le tout alors que les conditions de sa réalisation restent encore un peu nébuleuses.

La question qui se pose est de savoir si la construction des trois tours de la Commission Européenne va amener en réalité une très grande incertitude sur ce quartier et des dépenses qui ne laisseront que peu ou pas des moyens disponibles pour améliorer les transports en commun dans la toute grande majorité de la Ville.

La suite au prochain numéro, en tout état de cause en septembre…

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